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MP3 Toto Laraque - Boss Djo
5 MP3 Songs in this album (38:43) !
Related styles: World: Kompa, World: Creole, Mood: Party Music
People who are interested in Claude Marcelin Dadou Pasquet Robert Martino should consider this download.
Details:
Montréal, Octobre 2004.
S’il vous jette « Kale li ! Fouré li ! Bouyi li ! » avec sa voix râpeuse et reconnaissable entre toutes, vous savez que Toto est en forme. Mais il est toujours en forme, Toto. Peut-être pas sage, mais égal à lui-même: exubérant.
Issu d’une famille musicienne originaire de Jérémie, ce boute-en-train personnifie la spontanéité et la générosité. Mais surtout, Philippe Laraque est peut-être le musicien qui représente le mieux ce pont entre le konpa d’Haïti et le jazz américain. Un lien naturel et solide qui s’est énormément atténué avec l’avènement de la nouvelle génération. Et cequatrième album en quatre ans qui alterne avec bonheur les thèmes jazz et konpa, est bien là pour nous le rappeler. Il faut savoir aussi que deux guitaristes ont influencé Toto plus que tous les autres. D’abord Michel Laraque, son frère cadet, qui oublie négligemment sa « guitare boite » sur son lit, le jour de son départ pour les Etats-Unis. Michel, avec un son feutré et son jeu fluide va œuvrer au sien du « Ibo Combo » de New York. À l’époque, Toto est le bassiste des «Gypsies », un mini jazz enflammé dont il a repris le flambeau après le départ trop pressé de Robert Martino. Mais quand Régi et Jean-Jean Laraque, son frère aîné, rentrent au pays c’est Toto qui devient le guitariste soliste du Groupe qui deviendra le Caribbean Sextet « la forte dose ».
L’autre musicien mentor de Toto c’est évidemment George Benson. Cette « drive » formidable, ce toucher plus dur, ce sens du « hook » harmonique, cette manière de signer avec brio des motifs clairs: tout cela s’entendait déjà dans le premier solo mémorable de Toto avec le « Caribbean ». Le riff syncopé et funky de « The World Is A Ghetto », version « In Flight », émaillait l’instrumentale « Dominique », la face B du premier 45 tours produit par Lionel Benjamin pour un petit groupe endiablé qui ravissait les mélomanes comme les couples de danseurs au « Ding-A-Ling », un restaurant-terrasse du Morne Arty, dès 1977. Là, le vendredi soir, on improvisait. La virtuosité et le swing étaient au rendez-vous sans jamais déranger la cadence. Certains en rêvent encore…
L’ironie c’est que c’est par sa voix de casserole queToto va devenir célèbre. « La Chatte de Fifi » et « La Revanche de Jolibois » franchiront les frontières d’Haïti dans les années 80 et « Madougou » viendra défrayer la chronique avec ses blagues salées des dimanches soirs inoubliables de « La Chaumière », à Kenscoff. Mais Toto monte son studio maisonà Delmas 33 et il ne lâchera jamais ni l''instrument ni son feeling « siwèl ».
Aujourd’hui, la guitare a repris ses droits. Et depuis qu’il a émigré au Canada en 2000 et fondé le groupe « Harmonic 5 » avec son fils Pascal aux claviers et à la programmation, son passage à la guitare acoustique de ses premières amours semble lui procurer encore plus de maîtrise et d’attaque. Avec « El Mar » et « Spain », on le sent plus à l’aise que jamais. Alors que l’ineffable Eddy Prophète lui donne la réplique au piano, Toto redécouvre son « spanish heart » avec bonheur. « Krèkteman », comme il dit !
Ralph Boncy
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